Le Jardin du Hamma,
sort rapidement
des limites strictes d' une simple pépinière
et même d' un établissement agricole. Le Jardin
d' Essai ne s' occupera pas seulement des problèmes
d' introduction, de multiplication et de diffusion des espèces
végétales mais aussi de technologie agricole
et industrielle, d' èlevage, il ne sera pas seulement
un centre de production mais aussi un centre d' enseignement
et une promenade publique fort animée.
Hardy se préoccupe d' augmenter la fertilité
de la superficie cultivée par un meilleur assainissement
du sol encore trop marécageux et par une protection
contre les vents. Pendant les grandes pluies, la pépinière
reçoit par infiltration toutes les eaux des points
plus élevés au point d' intercepter les travaux
longtemps encore après les fortes pluies. La terre,
dans la composition de laquelle la chaux domine, se calcine
par cette humidité surabondante. L' action des vents
et des embruns salins qui provoquent d' importants dommages
aux cultures est corrigée par l' ètablissement
d' abris qui joueront aussi le rôle de clôtures
défensives. Les carrés de plantation sont
protégés des vents d' Ouest par une double
rangée de Cyprés. Du côté de
la mer on trouve dès 1846 une ligne d' agaves puis
une haie vives en roseaux, ensuite une palissade en cannes
très serrées, de nouveau une haie vive en
Caesalpinia, enfin trois lignes de Cyprés. Avec un
tel agencement le but recherché était atteint.
La clôture sud le long de la rue de
Lyon ( actuellement rue Belouizdad ) utilisait Cyprés.,
épines, roseaux et Cactus. Sa croissance est si rapide
qu'en 1847 les Ponts et Chaussées devront intervenir
pour protéger leur domaine routier. La route d' Alger
à Constantine, au droit de la Pépinière
Centrale est assise en déblai sur un sol marécageux
; elle n' a qu 'une faible largeur entre fossés (
6 m. 50 à 7 m.), les eaux de pluie ou d' irrigation
qui affluent dans ces fossés entretiennent sous la
chaussée une humidité constante qui facilite
la destruction de l' empierrement par les roues de voitures.
A ces causes naturelles se joint L' action désastreuse
des épaisses haies de roseaux et de cactus plantés
en rive même des fossés de chaque côté
de la route. Ces haies opposent des obstacles à la
circulation de l' air et à l' assèchement
de la route. Elles nous empêchent de profiter des
bas côtés pour le dépôt de nos
boues et de nos matériaux ; ainsi, chaque hiver,
la route devient impraticable.
Le problème des irrigations est résolu
parallèlement à celui du drainage; Les trois
norias existantes en 1842 sont remises à neuf, de
nouveaux puits sont creusés et reçoivent les
aménagements les plus modernes de l' époque
; les rigoles de conduite des eaux sont remplacées
dès 1845 par des canaux en maçonnerie. Les
eaux de drainage sont collectées dans un tuyau établi
d' après une pente calculée de manière
à arriver sans effort à la surface du sol
et arroser tous les terrains inférieurs (1846). Un
puits artésien sera foré en 1860. A l' accroissement
de la fertilité du sol s' ajoutent les agrandissements
en superficie absolument indispensables à l' ètablissement
des collections et à l' élevage des plantes.
Agrandissement de 8 hectares environ par achat de plusieurs
Jardins plus ou moins importants contigus à la Pépinière
du Gouvernement.
Remembrement par échange d' un terrain
enclavé par la Pépinière Centrale contre
le Petit Jardin d' Essai A cette date, le Jardin d' Essai
s' étend d' un seul tenant de la rue de Lyon (ancienne
route de kouba, actuellement rue Belouizdad) jusqu 'à
la rue Sadi-Carnot (ancienne route d'Hussein-Dey, actuellement
rue H.Benbouali), du Jardin français inclusivement
à l' allée des Ficus exclusivement.