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L'esthétique n'est pas sacrifiée
aux problèmes économiques. Les sphères
dirigeantes veulent doter l'Algérie d'un parc de
renom mondial. C'est à cette préoccupation
que l'on doit :
les Araucaria excelsa plantés en 1844, l'allée
des Platanes en 1845, l'allée des Dracaena et de
celle des Bambous en 1847, le creusement du lac et le boulevard
extérieur en 1860, l'allée des Ficus en 1863.
sa réputation de parc exotique ne s'accordant plus
avec sa dénomination de << Pépinière
Centrale du Gouvernement >>, le Jardin d'Essai est
une troisième fois débaptisé et prend
le titre de << Jardin d'Acclimatation >>. Le
lême arrété le place sous la surveillance
immédiate du Directeur Général des
Services Civils (antérieurement il relevait du Préfet
d'Alger).
le célèbre botaniste Martins pouvait écrire
<< La France possède en lui (le Jardin d'Essai)
le plus beau Jardin Botanique des zones tempérées,
le seul qu'elle puisse opposer aux Jardins de Calcutta et
de Batavia >>.
le 10 mai, l'Empereur ne manque pas de le
visiter et admirer l'effet pittoresque produit par divers
groupes de palmiers et surtout par la longue allée
qui s'étend jusqu'à la mer (allée des
Dracaena, très probablement, qui était complantée
de palmiers intercalés entre les Dracaena). Il remarqua
l'avenue des bambous, la dimension des nombreuses tiges
de ce végétal. Son intérêt n'a
pas été moins excité à la vue
de ces beaux exemplaires d'arbres conifères de l'Australie
connus sous le nom d'Araucaria. Particulièrement
frappée des propriétés que présente
le Pin des Canaries (plantés en 1860 aux environs
de la Villa Abd-el-Tif)
Ainsi au cours de cette période 1842-1867, le Jardin
d'Essai manifesta son activité dans tous les domaines
de l'Agriculture et de l'Horticulture et en même temps
devenait un Jardin Botanique de renommée mondiale.
Les services qu'il rendit à l'Algérie furent
immenses. Il livra près de 3.000.000 d'arbres, 500.000
plants de végétaux herbacés, 8.000
kgs de graines d'essences forestières, 5.000 kgs
de graines potagères, 280 kgs de semences de plantes
d'ornement, 9.000 kgs de graines de plantes industrielles,
80.000 greffons et boutures. Il fit connaître le mandarinier,
il participa à l'embellissement des villes et des
routes, il accumula de nombreuses observations. Il avait
fait oeuvre utile.
Durant cette période, de nouvelles
conceptions sur la mise en valeur de l'Algérie ont
apparu. Le Jardin d'Essai, Organisme Gouvernemental depuis
sa création, devient depuis le 6 Décembre
1867 une entreprise privée. Son exploitation est
concédée pour 49 ans à la Compagnie
Algérienne moyennant une location de 1.000 francs
par an. Cette amodiation sera interrompue le 1er Janvier
1913 date à laquelle le Jardin d'Essai retournera
à l'Administration par voie de rétrocession
anticipée.
Durant ces 46 années, la Direction confiée
au Directeur Rivière s'efforce de concilier la mission
du Jardin d'Essai avec les moyens financiers que l'Etablissement
peut retirer de sa propre exploitation et sans le secours
de subventions. Les questions d'acclimatation et d'expérimentation
ne peuvent être poursuivies avec la même ampleur.
Leur rentabilité est souvent douteuse et seules peuvent
être entreprises les recherches qui paraissent avoir
un caractère rémunérateur. C'est ainsi
que sont étudiées les cultures de plantes
industrielles : canne à sucre, ramie, ricin, agaves
à fibres textiles, sapindus.
Lorsqu' en 1900, la production du Camphre prendra une grande
importance par suite de son utilisation dans la fabrication
du celluloïd et des poudres sans fumée, des
essais culturaux seront immédiatement décidés
et entrepris. L'effort principal se porte sur la production
des espèces horticoles décoratives. Obligé
de produire pour pouvoir vivre, le Jardin d'Essai ne peut
alors envisager la réalisation de vastes embellissements
mais demeure une promenade très fréquentée
par les Algérois qui se plaisent à répondre
nombreux aux fêtes et aux bals qui se donnent dans
son enceinte.
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